Entre Maghreb et Machrek – Les lettres du Monde Arabe
Lieu mythique de rencontre des élites au XVIIIème et XIXème, le Salon Littéraire est une institution, qui visait initialement à faire circuler les idées, faire se rencontrer les talents, les savants et les puissants.
En 2018, à l’heure d’internet, le Salon Littéraire se révèle étrangement plus que jamais nécessaire et recherché. Bien sûr aujourd’hui il ne s’adresse plus seulement aux seules élites, il attire le Tout Public désireux de mieux comprendre le monde au contact d’artistes, d’auteurs/autrices à qui l’on offre un espace de parole qui échappe au formatage obligé des média traditionnels, un espace de parole où le développement d’une idée peut se faire sans stress, ni risque d’être coupé, mais surtout un espace de parole sans vitre, ni mur qui permette au citoyen lambda d’interpeller, d’interroger et surtout d’échanger en direct avec ces artistes.
Le choix des Lettres et à travers elles, des auteurs/trices n’a rien d’anodin. Force est de constater que depuis quelques années, le Monde Arabe a tragiquement gagné sa place dans l’espace médiatique, on en parle certes, mais le plus souvent pour en analyser les pires travers souvent bien réels à vrai dire, mais réducteurs quant à la vivacité que l’on peut y observer lorsqu’on a la chance de pouvoir s’y rendre. L’apanage des auteurs/trices c’est le temps et l’espace. Le temps nécessaire de la réflexion propre à l’exercice d’écriture mais aussi le temps de l’observation, sens premier de tous les écrivains. L’espace également, les auteurs/trices invités dans notre projet sont tous issus de ce monde. Il n’est pas pour eux un « sujet » d’expertise ou d’analyse académique, c’est une réalité à laquelle ils/elles appartiennent. L’ancrage et le « pas de côté » qui caractérisent la démarche de ces auteurs/autrices, voilà encore un ingrédient essentiel à cette démarche interculturelle que nous souhaitons porter.
Rencontre avec Abdellatif Lâabi
Le mercredi 3 octobre 2018 de 18h à 20h Villa Empain
Avec l’Espoir à l’arraché, Abdellatif Laâbi livre une nouvelle bataille contre ce “règne de barbarie” qu’il n’a cessé de pourfendre depuis son premier livre, écrit au milieu des années soixante. Il le fait avec des “armes miraculeuses” qui lui appartiennent en propre : le cri qu’il dit être inscrit dans ses gênes, la célébration inconditionnelle de la vie et, plus toniques encore, l’ironie et l’autodérision. Il en résulte un paradoxe, comme toujours à la lecture de ce poète : alors que des accents tragiques résonnent fortement ici d’un poème à l’autre, on en ressort à la fois ragaillardi et la tête un peu dans les étoiles.
Abdellatif Laâbi est né en 1942 à Fès. Il fonde en 1966 la revue Souffles qui a subverti le champ littéraire et culturel au Maghreb. Son combat pour la liberté lui a valu d’être longtemps emprisonné au Maroc. Depuis 1985, il vit principalement en France. Sa poésie, couronnée par de nombreux prix dont le Goncourt de Poésie et le Grand prix de la Francophonie est traduite dans un nombre grandissant de langues.
En collaboration avec Les Midis de la Poésie, La Charge du Rhinocéros et la Villa Empain – Fondation Boghossian Avec le soutien de la Promotion de Bruxelles à la Fédération Wallonie
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