Terre Ceinte
Mohamed Mbougar Sarr / Aristide Tarnagda
Propos
L’histoire se déroule à Kalep, une ville du Sumal. La ville de Kalep est désormais contrôlée par le pouvoir
brutal des islamistes, deux jeunes sont exécutés pour avoir entretenu une relation amoureuse. Des résistants
tentent de s’opposer à ce nouvel ordre du monde en publiant un journal clandestin. Défi lancé au chef de la
police islamique dans un climat de tension insoutenable qui met en évidence des contradictions et brouille tous les repères sociaux. Mais la vie, à sa façon mystérieuse, reprend toujours ses droits. Terre Ceinte met en scène des personnages enfermés dans un climat de violence. L’écrivain sénégalais en profite pour interroger les notions de courage et de lâcheté, d’héroïsme et de peur, de responsabilité et de vérité. À travers des dialogues étonnamment vibrants, des temps narratifs puissants, la correspondance échangée par les mères des deux victimes, s’élabore une réflexion contemporaine sur une situation de terreur.
«Depuis quelques années notre humanité est devenue le théâtre d’une barbarie sans précédent. Une violence
inouïe, une soudaine folie, un cauchemar infini, une nuit épaisse étreint les horizons de nos mères, de nos
pères, de nos sœurs, de nos frères, de nos enfants. Des milliers de femmes, d’enfants, d’hommes, de vieux
sont assassinés, battus, mutilés, massacrés, chassés, expulsés de leurs terres presque quotidiennement. La
violence de ce nouveau monde ne réside pas que dans le fait de mourir. La mort n’est-elle pas l’autre face de
la vie ? Le problème n’est pas la mort. C’est sa banalisation. Sa désacralisation. Son non-sens. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelle responsabilité individuelle ? Collective ? Et surtout que faire ? Terre ceinte est une tentative de parler de ce qui nous arrive. Nous regarder en face. Sculpter davantage notre beauté. Scruter notre laideur et nous en débarrasser. Mettre des mots sur nos maux afin de les dépasser, saisir leur complexité. Mohamed Mbougar Sarr, l’auteur de ce magnifique roman, à travers ses personnages à la fois beaux et laids, a déjà tracé les sillons du refus de l’indignité et de l’abject. (…)» Aristide Tarnagda
Distribution/Mentions
D’après le roman Terre Ceinte de Mohamed Mbougar Sarr
Adaptation et Mise en scène Aristide Tarnagda
Assisté de Safourata Kaboré et Vincent Kaboré Dramaturgie Jessie Mill
Scénographie Yssouf Yaguibou
Avec Odile Sankara, Mouna N’Diaye, Serge Henry, Alain Hema, Rémi Yaméogo, Noël Minoungou et Ali K. Ouédraogo Musique Sydyr
Lumière Mohamed Kaboré
Costumes Adjara Samandoulgou
Production Théâtre Acclamations (Burkina Faso) Coproduction Le Théâtre de Namur, Le Grand T (Nantes), MC93 (Bobigny)
Diffusion La Charge du Rhinocéros
Ce qu'en dit la presse
Un frisson parcourt l’assemblée. Quand les personnages s’adressent directement aux spectateurs, ils questionnent aussi leur responsabilité en tant qu’observateurs plus ou moins lointain. Aristide Tarnagda voulait que chacun se sente concerné. « Il y a une magnifique phrase dans ce texte, je crois que c’est Sadobo qui le dit : « L’avenir dépendra de ce que chaque homme fera de sa responsabilité, de sa conscience et de sa liberté ». C’est essentiel.
Diane Merveilleux, Deutsche Welle