"Construire des ponts là où d’autres érigent des murs"

Voyage au bout de la nuit

Quand on n’a pas d’imagination, mourir c’est peu de choses, quand on en a, mourir c’est trop.

Adaptation, lumière et mise en scène
Philippe Sireuil

Propos

« Le livre de Louis-Ferdinand Céline est un long cri qui n’a pas fini d’ébranler les hommes » a écrit Charles Plisnier en 1932, à la sortie du livre. Plus de quatre-vingt ans plus tard, la prévision s’avère on ne peut plus clairvoyante. « Ça a débuté comme ça » : passée la première phrase du roman de Louis-Ferdinand Céline, nous voilà comme absorbés par les mots ; son écriture nous bouffe, nous ravine et nous déporte dans le douloureux périple de Ferdinand Bardamu, de la première guerre mondiale au retour vers la maigre banlieue de Rancy, en passant par l’Afrique coloniale et ses sbires, l’Amérique et son travail à la chaîne – comme autant de points cardinaux de l’abrutissement et de la destruction de l’homme par l’homme.

Voyage au bout de la nuit est un roman fleuve, un plaidoyer atrabilaire de la condition des hommes d’une force émotionnelle et littéraire comme on en rencontre peu.

Nous n’avons fait pour notre part qu’en aborder les premiers bouillonnements, ceux qui racontent le désastre et la boucherie de la guerre, l’humanité réduite à l’état de cette pourriture qui ne cesse aujourd’hui encore de contaminer le destin du genre humain, là où l’on découvre qu’ « on est puceau de l’horreur comme de la volupté », et qu’à vingt ans on n’a déjà plus que du passé.

La langue de Louis Ferdinand Céline crache, éructe, braille, sanglote et vomit, elle dit la tourmente et la convulsion du monde, mais aussi la douloureuse fragilité de l’homme.

Nous aurons cherché avec Hélène Firla qui endosse la figure d’un Bardamu dessiné par Tardi, à la faire entendre dans tous ses registres, avec pour seul outil le frêle esquif d’un théâtre réduit à la parole.

En images

Distribution/Mentions

Texte : Louis-Ferdinand Céline
Adaptation, lumière et mise en scène : Philippe Sireuil
Interprétation : Hélène Firla
Scénographie et costume : Roland Deville
Réalisation costume : Coralie Chauvin
Construction décor : Ateliers de la Comédie de Genève
Production : Compagnie For (Ferney-Voltaire) / La Servante (Bruxelles)
Coproduction : Comédie de Genève / L’Askéné (Lausanne)

Avec l’appui du Théâtre des Martyrs

Diffusion : La Charge du Rhinocéros

La Compagnie FOR est soutenue par la Ville de Ferney-Voltaire, le département de l’Ain, la région Rhône-Alpes.

La Comédie de Genève est gérée par la Fondation d’Art dramatique de Genève (FAD) avec le soutien de la République et canton de Genève et de la Ville de Genève.

Avec l’aide de la Commission Communautaire française et la Fédération Wallonie Bruxelles – Direction générale de la culture, Service Théâtre. Avec le soutien de la Commission Communautaire française de la région Bruxelloise, dans le cadre de la promotion à l’étranger.

Informations pratiques

Durée : 1h15

Public : Adultes

Code Art & vie : Art et vie

Espace Pro

Ce qu'en dit la presse

«…La comédienne est merveilleuse en bourdon d’abord détimbré, puis vibrant comme malgré elle, tocsin apocalyptique et féroce. L’adaptation et la mise en scène sont signées du belge Philippe Sireuil et c’est un modèle du genre: le texte résonne dans sa verdeur, ses échappées hallucinées…»
Alexandre Demidoff – Le Temps

«…Un voyage sans retour dans la grande Histoire…»
Cécile Dalla Torre – Le Courrier

«…Hélène Firla, fait vivre ce Bardamu : une femme pour un soldat et non une femme à soldats…Le choix initial s’avère plus qu’intéressant, il donne au personnage – auquel on ne cesse de croire une seconde – une dimension particulière, une sorte de douloureuse vulnérabilité…»
Suzane Vanina – Rue du Théâtre

«…Impossible de ne pas frémir devant une histoire qui résonne amèrement dans l’actualité, du côté de la Syrie notamment. L’histoire ne se répète pas, elle bégaie…»
Catherine Makereel – Le Soir