Liberté, j’aurai habité ton rêve jusqu’au dernier soir
René Char, Frantz Fanon, Felwine Sarr / Dorcy Rugamba
Propos
Rencontre de trois pensées, de trois hommes engagés qui ont choisi l’écriture, la poésie comme art d’affirmation, de résistance et de liberté.
Debout et libre. Voilà comment résumer cette création originale qui part à la rencontre de trois hommes ayant choisi l’écriture comme art de toutes les résistances : René Char, le poète, Frantz Fanon, le médecin et Felwine Sarr, l’économiste pour qui la littérature est une nécessité vitale. A leurs côtés, Dorcy Rugamba, metteur en scène, Marie-Laure Crochant, comédienne, T.I.E et Majnun, musiciens, unis dans une quête incessante de liberté et par la même volonté de nous proposer « des mondes habitables». Ils donnent corps à cette partition plurielle et sensuelle qui tisse des matières sensibles : récits et chants, images et sons. « Nous oublions que l’universalisme est pluriversel, que nous vivons tous la même expérience humaine mais que nous ne pouvons pas tous avoir le même visage de l’expérience humaine. » Comme les figures qu’il convoque, ce spectacle se dresse face à l’abject en proposant de toujours articuler conscience individuelle et communauté de destin vers laquelle le futur nous pousse.
Médecin psychiatre, écrivain, combattant, Frantz Fanon (1925-1961) est une figure majeure de l’anticolonialisme. Saluée par Jean-Paul Sartre et les Black Panthers, son œuvre analyse les conséquences psychologiques de la colonisation.
René Char (1907-1988) rallie la résistance en 1940 et son implication retentira durablement sur le sens de sa quête artistique qui, à cette période, conjugue souffrance et espérance. Immense poète qui a souhaité passer par le réel.
Distribution/Mentions
Avec Marie-Laure Crochant, Majnun, Felwine Sarr, T.I.E
Textes
d’après René Char : extraits de Marteau sans maître, Feuillets d’Hypnos, Partage Formel, Recherche de la base et du sommet, La Parole en Archipel
d’après Frantz Fanon : extraits de Peau noire, Masques blancs, Les damnés de la terre
d’après Raphaël Confiant : extraits de L’insurrection de l’âme. Vie et mort du Guerrier-silex (Caraïbeditions)
d’après Alice Cherki : extraits de Frantz Fanon : portrait (Seuil)
Adaptation libre et écriture Felwine Sarr
Mise en scène Dorcy Rugamba
Scénographie Matt Deely
Musique Majnun, T.I.E, Felwine Sarr
Production Théâtre de Namur
Coproduction La Charge du Rhinocéros, Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Théâtre de Liège, Théâtre Jean Vilar / Vitry-sur-Scène, Les Célestins Théâtre de Lyon, le Grand T Théâtre de Loire Atlantique, le Grand Théâtre de Dakar, Otto Productions
Diffusion La Charge du Rhinocéros
Informations pratiques
- Durée : 1h30
- Public : tout public
- Code Art & Vie : /
Espace Pro
Ce qu'en dit la presse
Entre poésie, littérature et musique, l’hommage aux deux grands hommes réactive la clairvoyance de leur pensée sur le racisme et les conséquences du colonialisme
Les InRockuptibles
Sans occulter pour autant le constat fanonien de l’incontournable violence du colonisé face à celle que lui imposa la colonisation, le montage funambulique renvoie comme en boomerang à notre présent « rabougri ». En écho, la poésie de Char ouvre, de plus en plus vaste, cette scène humaine à d’autres réinventions de soi. « Comment libérer ceux qui sont déjà libres ? » demande Felwine Sarr au capitaine Alexandre et au commandant Omar.
Le Point, Valérie Marin La Meslée
Ce dialogue se met en jeu sous nos yeux, entremêlant à celles de l’interview les voix de la performeuse polymorphe T.I.E et du musicien et acteur Majnun. Quatre présences pour une parole entrelacée, diffractée, étayée au fil de ce conte musical teinté d’afrobeat, de folk, d’accents de blues, d’envolées rythmiques.
La Libre Belgique, Marie Baudet
Il y a commune présence et musique entre ces quatre-là et ceux convoqués, rythme et tempo justes, aussi justes que leur propos sur la nécessité impérieuse de l’engagement, quand la littérature, la poésie, ne suffisent plus. Chacune, chacun, sur scène joue sa partition, et l’ensemble décolle et nous amène « sous le grand toit de la mémoire ».
Le Point, Marc Alexandre Oho Bambe